Des dépêches rarement heureuses en tapant le mot-clé: Magouër


L'attente
*

On en réchappe rarement: à longueur de recherche dans la presse ancienne, voilà ce qu'on rencontre, des drames dans des lieux familiers, un mauvais coup de vent soudain et, quelquefois devant chez soi, on ne revient pas. La motorisation a peut-être rendu moins romantique l'arrivée sous voiles dans la rivière mais elle a considérablement fait baisser l'ampleur de ces drames. Voici quelques petits articles au hasard...
*
TROIS PÊCHEURS NOYÉS 
LORIENT
Le Petit Parisien du 15/12/1900
Un naufrage, particulièrement douloureux, s'est produit, hier matin, à l'entrée de la rivière d'Etel malgré le cône du sémaphore indiquant que la sortie était dangereuse, la barque Sainte Anne-d'Auray, patron Le Borgne, du Magouër. Au moment où elle franchissait la terrible barre de la rivière, elle fut saisie par une lame sourde et chavira précipitant à la mer les six hommes qui la montaient.
Le patron Le Borgne put se réfugier sur la tourelle du Penmen [aujourd'hui du chaudronnier], où il fut recueilli, complètement épuisé, par le canot de sauvetage; le matelot Julien Corlay fut sauvé par une chaloupe de Saint-Cado. et le matelot Jean-Marie Le Roux réussit à gagner la terre à la nage.
Mais les trois autres hommes, entraînés au large par la marée descendante, ont péri et n'ont pu être retrouvés. Ce sont les nommés Louis Coriton, d'Auray, veuf et père d'un enfant; Vincent Le Peutrec et le mousse Vincent Corlay, tous deux de Lorient.
La barque appartenait par moitié au patron Le Borgne et à Mme veuve Marc Stéphan.
*
UN PETIT SAUVETEUR
Le Petit Parisien du 31 mars 1888
LES JEUNES PROSPER DEPIERROIS, ÂGÉ DE HUIT ANS, ET JEAN-MARIE GO(H)EBEL, âgé DE TREIZE ANS ÉTAIENT PARTIS SEULS DANS UN CANOT POUR ALLER DU MAGOUER CHERCHER DU PAIN À ETEL .
La rivière mesure environ cinq cents mètres de large et le courant rend souvent la traversée difficile.
En revenant, le petit Depierrois voulut prendre un aviron et manœuvrer à la godille, mais l'aviron, mal dirigé, s'échappa et l'enfant tomba au milieu de la rivière.
Sans perdre de son sang-froid, le jeune Go(h)ebel saisit l'autre aviron et dirigea le bateau vers son ami, qu'il put saisir par sa blouse au moment où il disparaissait pour la troisième fois.
Un canot porta alors secours aux deux enfants et ramena le petit Prosper que son camarade avait toutes tes peines du monde à maintenir pour l'empêcher de se rejeter à l'eau, tant son affolement était grand.
Une récompense sera certainement accordée au jeune et courageux sauveteur.
*
L'œuvre du 18 mai 1928
UN SLOOP CHAVIRE
Un marin se noie
Lorient, 17 mai. — La dangereuse barre qui déferle à l'entrée de la rivière d'Etel vient de faire une nouvelle victime. Le sloop Prince-Arabe allait la franchir quand un coup de vent le coucha. Il sombra en quelques secondes; des deux hommes qui le montaient, le patron, Prosper Pessel, put gagner à la nage le Rocher des Poulos, où il fut recueilli transi, trois heures après; mais son beau-père, François Pessel, âgé de 70 ans, de Magouer-en-Plouhinec, coula à pic.
*
LE PHARE DE LA LOIRE 30.09.1922
Lorient
Un cadavre rejeté par la mer
On a inhumé, au cimetière de Plouhinec, le cadavre d'un noyé inconnu, rejeté par la mer, jeudi 27 septembre, vers dix heures. Ce cadavre était venu s’échouer dans le sable, à proximité du sémaphore du Bout-du-Hâvre, dans les parages du village du Magouër.
Les gendarmes du Port-Louis et le docteur Tual, de la même localité, prévenus par l’adjoint délégué de Plouhinec, s’étaient rendus sur les lieux et avaient constaté que la tête et les mains étaient à l'état squelettique.
Certaines personnes croient que le cadavre en question serait celui d’un pêcheur de Lomener, en Ploemeur, dont le bateau s’était perdu dans les parages de Groix.
*
LES MÉFAITS DE LA TEMPÊTE SUR LA CÔTE BRETONNE
Nombreuses disparitions en mer.
L'EXCELSIOR 23 SEPTEMBRE 1935
NANTES, 22 septembre. — La tempête sur les côtes de Bretagne sévit de nouveau avec rage, au fur et à mesure que les thoniers rentrent aux ports de la côte. On sait quelles grandes pertes ils ont subies. Deux hommes ont péri en mer: un matedot du Gafsa, de Groix et le matelot Joseph Le Roux, quarante huit ans, de Magouër, père d'une femme de vingt-deux ans, qui était embarqué sur le dundee Ajela, d'Etel.
C'est dans la nuit que le drame se déroula à bord, alors que le dundee était à 120 milles dans l'ouest d'Ouessant et que tout l'équipage était à manoeuvrer sur le pont.
Les dégâts se chiffreraient pour l'Ajela entre 30.000 et 50.000 francs.
A Belz, on compte trois disparitions.
A Audierne, Concarneau, Douarnenez, beaucoup de bateaux non rentrés causent les craintes les plus vives. On conserve peu d'espoirs sur leur sort.
*


ENGAGEMENTS

Ce blog n'a aucune vocation commerciale.
Les textes & images sont présumés libres à la
publication:
Si, néanmoins, leur diffusion était susceptible
de porter atteinte à quelques droits que ce soit,
contacter pour suppression immédiate ou maintien
après accord: