Les brouettes

Notre brouette - D.DUVIARD - L'Île des Thoniers

Dans les années 50, certains d'entre nous, enfants, ne croisions pas beaucoup de voitures, quelques fourgonnettes de maraîchers pour leurs marchés de Lorient, le taxi de Mr Carour du Magoire ou la 4 chevaux de Melle Renaudeau (?), gérante de l'usine aussi du Magoire...les poules, laissées en liberté dans la journée, n'avaient pas encore intégré le danger potentiel de ces engins!

Par contre, il y avait des vélos de toutes sortes et de toutes époques, plus tard les premières mobylettes, d'abord noires, puis grises, puis bleues, puis pour finir en apothéose en orange vif!

Mais c'est des brouettes dont je me souviens ce matin. il y avait toujours une brouette sur la route...qui allait, qui revenait, où, d'où?

• du douët à proximité avec du linge mouillé;
• du bois où on était allé cherché des aiguilles de pin - du "bouzil" - ou des pommes, des "boules" de pin pour faire le feu, souvent sous la lessiveuse, pour la lessive justement ou pour préparer le  manger des bêtes,
• de la côte où le marin retraité allait chercher son goémon pour enrichir son lopin de terre et obtenir les bonne patates  dont il fera peu de frites - çà n'est pas encore entré dans les mœurs  - mais qu'il mettra autour d'un bon morceau de lard - tchetche mor  (phonétique) -  on le reverra plus tard avec sa brouette chargée de ses patates, de ses oignons, de ses choux, oh! il ne manquera pas de s'arrêter au bistrot boire une chopine, il estimera l'avoir largement méritée.
• ...sans oublier nous-mêmes qui étions transportés, l'espace d'un instant, par notre grand père ou notre grand mère quand on revenait du champ, ces petits champs que beaucoup possédaient, de plus en plus petits, à force de partages de générations en générations, on les appelaient des "sillons", tout çà, bien sûr, avant le remembrement....souvenirs, souvenirs....