1888 | À QUELQUES ENCABLURES DE GÂVRES - NAUFRAGE DU CARAÏBE

coque

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26 juillet 1888

Le jeune capitaine Francis MIDDLEN vient de prendre le commandement du CARAÏBE, un vapeur [paquebot transformé en cargo] avec ses 14 membres d’équipage; c’est son premier commandement, du moins dans cette zone entre Lorient et Quiberon.

Parti le 26 juillet 1888 à 9 heures de Cardiff [Pays de Galles] avec un chargement de 697 tonnes de charbon pour Saint Nazaire.

Le CARAÏBE était originairement un paquebot construit en 1856 à Dumbarton sous le nom de Marie Stuart pour le compte de la Compagnie Générale  Maritime; la même année, il est mis en service pour le transport de passagers entre Glasgow et la France. Il est renommé Caraïbe en 1864, immatriculé à Saint Nazaire et, peu à peu, il sera utilisé exclusivement comme cargo puis, en 1882, il sera vendu à la démolition. Il sera finalement racheté et révisé début 1888.

Donc, le capitaine, l’équipage, le bateau et sa cargaison de charbon dans les parages de Lorient/Quiberon en soirée.

La journée a été venteuse et brumeuse puis calme, le capitaine disposant de cartes semblant inadéquates, à petite échelle: il semble perdu, pensant être au sud de Belle-île ou à l’estuaire de la Loire, au banc du Turc alors que son second et autres voient des feux sur mer et sur terre.

Perdu, les moteurs sont ralentis de moitié, intention est prise de faire appel dès l’aube à un pilote puis arrêt des moteurs; quelque temps après, le bateau talonne les roches du Roheu [où, pourtant,est positionné un feu] fait marche arrière toute mais sans réel effet, il reste pris, se remplit d’eau, se brise en deux et devient immédiatement une épave.

roheu

L’équipage embarque dans les deux baleinières et est recueilli par des marins-pêcheurs dont le patron Allanic qui l’aide à se diriger vers Etel où il sera accueilli par un Mr Marcellin comprenant l’anglais.
Le syndic prévient le Préfet maritime, s’en suit l’enquête en France et en Grande Bretagne; la Cour de Justice de Cardiff, le 25 août 1888, soit très peu de temps après, « suivant les raisons que la perte du vaisseau était due à la navigation négligente de la part du capitaine, la Cour de justice le trouve en défaut et suspend son certificat pour douze mois civils.
Le bateau, le « vaisseau », finit par se briser en de nombreuses « épaves », Le journal « le nouvelliste du Morbihan » évoque l’assaut des habitants de la côte, arrachant à la mer une partie de sa proie, armés de crocs, malgré la surveillance et la vigilance de la douane.
Quant au Caraïbe, il semble que sa fin soit confuse:
Selon le Morbihannais:
« Samedi après midi, un lieutenant de vaisseau a procédé, par ordre de M. l’ingénieur des Ponts et Chaussées, à la destruction de l’épave du Caraïbe, naufragé il y a quelque temps sur le Roheu, à l’entrée d’Etel. Au moyen de trois torpilles, on a fait sauter la carcasse de ce navire qui offrait aux pêcheurs un nouvel écueil très dangereux. LE MORBIHANNAIS 10.10.1888 »

puis:

18 EL CARAIBE

pour, sans doute, finir par être dépecé: Une entreprise brestoise, dirigée par Joseph Perrot, obtiendra en 1910, soit 28 ans après, la concession de l’épave pour éviter tout danger pour les autres bateaux, notamment de pêche
Aujourd’hui, aucun débris de l'épave n’est visible ou, alo rséparpillé sous les sédiments.
Plus de détails - sources et remerciements:




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